L’Association des professeurs de français de Thaïlande (ATPF) est l’une des plus anciennes de la région. Elle a été créée en 1977 et compterait environ 1000 professeurs de français. Mais d’autres sources, probablement plus réalistes, donnent un ordre de grandeur assez différent : autour de 380 enseignants dans le secondaire et environ150 enseignants à l’université, soit un total de 530-550 professeurs de français en Thaïlande. Cette population enseignante est néanmoins vieillissante et, à certains endroits, sous pression, notamment dans le secondaire : on peut demander aux enseignants de français d’enseigner une autre matière (l’anglais ou le thaï). De plus, si un professeur de français part à la retraite, il peut ne pas être remplacé et la section de français être fermée, voire même remplacée par des cours de chinois.
Au niveau universitaire, beaucoup d’enseignants thaïlandais ont fait des études de master, voire de doctorat, en France. Et les lecteurs natifs sont présents à raison d’au moins 1 par département /section de français (mais ils ne restent pas très longtemps, généralement entre un et trois ans).
Asie et Océanie
Répartition des élèves scolarisés en français en 2022
Retrouvez ici les données 2018
Préscolaire | Primaire | Secondaire | Supérieur |
TOTAL |
|
Vanuatu |
2 006 | 15 920 | 5 681 | 137 |
23 744 |
Nouvelle-Calédonie |
13 120 | 22 030 |
30 970 |
4 796 |
70 916 |
Dans cette région, 4 pays sont membres de plein droit de I’OIF (le Cambodge, le Laos, le Vanuatu, Vietnam), la Nouvelle -Calédonie est membre associé, la Corée du Sud et la Thaïlande sont pays observateurs.
Les caractéristiques divergent selon qu’il s’agisse des pays d’Océanie, où nombre de langues vernaculaires cohabitent avec l’anglais et /ou le français, d’Asie méridionale et plus particulièrement des pays du sous-continent indien, ainsi que des pays d’Asie du Sud-est (cf. étude disponible ici) et du Nord Est.
Malgré le faible pourcentage de locuteurs francophones au regard de la population totale, et son éloignement du noyau dur des pays ayant comme langue officielle le français, l’apprentissage du français reste valorisé dans un contexte de forte diversité culturelle et linguistique. L’anglais occupe une place de 1ère langue étrangère, et le français partage avec d’autres langues le statut de 2ème voire de 3ème langue étrangère (avec le chinois, le japonais, le coréen).
ÉTAT DES LIEUX
La langue française est parfois peu visible et peu audible, dans une région qui ne rassemble que 1% des francophones dans le monde. Même s’il existe bien une dynamique francophone dans la région pacifique, ou le français est présent et langue véhiculaire aux côtés des langues vernaculaires, avec 99% de francophones en Nouvelle- Calédonie, 98% en Polynésie française, 83 % à Wallis et Futuna, et 32% au Vanuatu.
La francophonie universitaire cambodgienne
Il faut noter une présence relativement importante du Cambodge (eu égard à la taille du pays) dans la francophonie universitaire, avec dix établissements d’enseignement supérieur cambodgiens membres de l’AUF : l’Académie royale du Cambodge, l’École royale d’administration, l’Institut de Technologie du Cambodge, l’Institut national de l’éducation, l’Université des sciences de la santé du Cambodge, l’Université Royale d’Agriculture, l’Université royale de droit et des sciences économiques, l’Université Royale de Phnom Penh et l’Université Royale des beaux-arts de Phnom Penh.
Tous sont situés dans la capitale du pays, Phnom Penh, à l’exception de l’Université de Battambang, dernière à avoir intégré l’AUF (en novembre 2017) et qui est situé dans la ville du même nom.
Les mobilités étudiantes, notamment vers la France, sont également relativement importantes.
Dans les systèmes éducatifs nationaux
Pour la région Asie-Océanie, les enseignements en français sont principalement dispensés dans la collectivité territoriale de Nouvelle-Calédonie, rattachée à la France, ou encore au Vanuatu, qui confère un statut particulier à l’anglais et au français (elles sont langues d’instruction de la maternelle au secondaire au sein des systèmes scolaires anglophone ou francophone) ou encore dans le cadre d’enseignements bilingues proposés en Australie et au Laos.
LE DISPOSITIF DES CLASSES BILINGUES AU LAOS
Au Laos, quasiment 3000 élèves, répartis dans 13 établissements (9 écoles primaires et 4 établissements d’enseignement secondaire) et 4 provinces sont concernés par le dispositif des classes bilingues en 2017. Malgré une légère tendance à la baisse, les effectifs depuis 2010 sont relativement stables.
Les élèves du système scolaire public laotien ont la possibilité d’intégrer le dispositif des classes bilingues à partir de la troisième année du primaire, et d’y rester jusqu’en troisième et dernière année du secondaire supérieur, ce que font l la plupart des élèves. A raison de 9 heures de cours de français par semaine au primaire et de 6 heures au secondaire. À ce niveau, ils suivent aussi des cours en français: les matières scientifiques, appelées dans le dispositif « disciplines non linguistiques » ou DNL (mathématiques ainsi que biologie, chimie, physique).
Dans les établissements du réseau scolaire français
Les enseignements en français sont essentiellement assurés par le réseau de l’AEFE, qui représente environ 6% des effectifs dans le monde, avec plus de 21 000 élèves scolarisés en français dans 48 établissements. Les effectifs les plus importants sont concentrés en Chine (4700 étudiants), à Singapour (3000), au Vietnam (2300) et en Australie (2200).
L’Australie est le seul pays où la proportion d’élèves nationaux est majoritaire (presque 1200 nationaux pour un total de 2200 élèves) alors que les élèves français constituent la plus grande part des effectifs dans la région à plus de 70%, et de façon très marquée pour la Chine (4000 français pour un total de 4700 élèves), le Japon (1150 français pour 1400 élèves), et Singapour (2700 français pour 3000 élèves).
« SECTIONS PILOTES » ET « LYCÉES FRANCO-CHINOIS » : LES PRÉMICES D’UN ENSEIGNEMENT BILINGUE EN CHINE ?
Dans quelques établissements d’enseignement secondaires chinois (11 en 2017), des sections-pilotes de langue française (enseignement des lettres et des mathématiques en français avec mise à disposition d’enseignants du ministère français de l’Éducation nationale), ont été récemment ouvertes. Par ailleurs, deux « lycées franco-chinois » viennent d’ouvrir leurs portes à Pékin (en 2016 et 2017). Il est prévu que les élèves (qui sont recrutés dès le primaire ; pour l’instant les élèves inscrits ne le sont qu’à ce niveau) reçoivent un enseignement du français en immersion dans plusieurs disciplines (sciences, arts, sport). Ce modèle de « lycées franco-chinois » semble attractif et il n’est pas impossible qu’il se développe dans les années à venir en Chine.