Asie et Océanie

Le nombre d’apprenants de FLE en 2022

Retrouvez ici les données 2018

Préscolaire Primaire Secondaire Supérieur
Australie

187 000

n.c.
Azerbaïdjan

60 000

1 890
Cambodge n.c. n.c. 59 713 8 500
Chine

21 022

66 739
Hong Kong et Macao (Chine) n.c. 1 588
Rép. de Corée n.c. n.c. 27 668 7 207
Fidji 495 60
Inde  n.c. n.c. 61 200 3 491
Indonésie n.c. n.c. n.c. 2 300
Iran (Rép. Islamique d’)

544

150
Japon (a) n.c. n.c. 6 731 n.c.
Kazakhstan n.c. 2 581 8 655 60
Laos n.c. 5 214 85 406 1 195
Malaisie n.c. n.c. 15 641 5 800
Mongolie n.c. n.c. 214 68
Myanmar n.c.

50

950
Népal  n.c. n.c. n.c. 130
Nouvelle-Zélande 23 501 (a) 14 652 n.c.
Papouasie-Nouvelle-Guinée n.c. n.c. 100 20 (b)
Philippines (c) n.c. n.c. 1 500 800
Singapour n.c.

n.c.

1 195
Sri Lanka (c) n.c. n.c. n.c. 210
Taïwan (c) n.c. n.c. n.c. 2 080
Tonga n.c. n.c. 140 n.c.
Thaïlande n.c. n.c. 26 000 3 500
Turkménistan n.c. n.c. n.c. 106
Vanuatu 1 969 17 162 6 815 n.c.
Vietnam n.c.– 6 000 34 000 6 540

Sauf indication contraire, les effectifs sont donnés pour la rentrée 2019 ou 2020 et totalisent le public et le privé

(a) 2017 ; (b) privé seulement ; (c) année non précisée

Pays membres de l’OIF

Pays observateurs à l’OIF

Dans cette région, 4 pays sont membres de plein droit de I’OIF (le Cambodge, le Laos, le Vanuatu, le Vietnam), la Nouvelle -Calédonie est membre associé, la Corée du Sud et la Thaïlande sont pays observateurs.

Les caractéristiques divergent selon qu’il s’agisse des pays d’Océanie, où nombre de langues vernaculaires cohabitent avec l’anglais et /ou le français, d’Asie méridionale et plus particulièrement des pays du sous-continent indien, ainsi que des pays d’Asie du Sud-Est et du Nord -Est.

Malgré le faible pourcentage de locuteurs francophones au regard de la population totale, et son éloignement du noyau dur des pays ayant comme langue officielle le français, la langue française demeure une langue vivante enseignée qui cohabite avec les autres langues de la région à savoir le chinois, le japonais et le coréen. Toutefois, l’anglais reste la première LVE dans presque tous les pays en Asie-Océanie.

Selon Campus France, la région Asie-Océanie constitue la principale zone d’origine des étudiants internationaux dans le monde, avec 1,9 millions d’étudiants en mobilité (dont 0,8 M de Chinois), soit 42% des étudiants en mobilité dans le monde.

La langue française est parfois peu visible et peu audible, dans une région qui rassemble moins de 1% des francophones dans le monde, même s’il existe bien une dynamique francophone dans la région pacifique, où le français est présent et langue véhiculaire aux côtés des langues vernaculaires : avec 99 % de francophones en Nouvelle- Calédonie, 98 % en Polynésie française, 83 % à Wallis et Futuna, et 31 % au Vanuatu.

« LA RÉGION ASIE-OCÉANIE CONSTITUE LA PRINCIPALE ZONE D’ORIGINE
DES ÉTUDIANTS INTERNATIONAUX DANS LE MONDE »

ÉTAT DES LIEUX

Répartition des apprenants de FLE dans le monde en 2022

Retrouvez ici les données 2018

L’apprentissage du français maintient sa place dans la zone Asie-Pacifique notamment grâce à certains pays membres de la Francophonie comme le Cambodge et le Laos, mais aussi par l’importance des effectifs d’apprenants (en valeur absolue, car demeurant modestes par rapport au nombre d’élèves scolarisés) dans des pays fortement peuplés comme l’Australie.

Dans les systèmes éducatifs nationaux, les apprenants de FLE sont plutôt présents dans le secondaire et le supérieur.

LES EVOLUTIONS

La région Asie-Océanie rassemble le moins d’apprenants de FLE comparativement à l’ensemble mais certains pays de la zone se distinguent néanmoins par des effectifs significatifs (autour de 50 000 apprenants), même s’ils demeurent modestes par rapport à leur population scolarisée. C’est le cas de l’Australie, de l’Azerbaïdjan, du Cambodge, de la Chine, de l’Inde, du Laos ou du Vietnam. L’enseignement de l’anglais domine cependant dans la région, et la place du français est aujourd’hui menacée dans un certain nombre de pays, notamment en raison de l’enseignement du chinois, activement soutenu par les autorités nationales et chinoises.

Cependant, on constate, entre 2018 et 2022, une croissance moyenne de près de 17% (basée sur des effectifs modestes), tirée notamment par le Cambodge, le Laos, Fidji ou la Malaisie et, dans une moindre mesure, par la Chine, la Papouasie-Nouvelle-Guinée ou Vanuatu, compensant quelques baisses (Japon).

Politique linguistiques éducatives favorables au français

L’attractivité de la langue française auprès des jeune publics, des parents d’élèves et des établissements tient aux perspectives qu’elle peut offrir en termes d’employabilité, d’opportunité pour étudier à l’international, d’accès à des métiers liés au tourisme ou aux organisations internationales. L’action politique est déterminante dans la construction de systèmes éducatifs et de sociétés plurilingues favorisant l’employabilité des jeunes, la formation et les évolutions professionnelles tout au long de la vie. C’est dans ce contexte, qu’au Vietnam, le ministère de l’Éducation et de la formation a publié, fin juin 2021, une circulaire précisant le programme d’enseignement général en langues russe, japonaise française et chinoise.

Français de la santé

Entre 2018 et 2020, deux formations de formateurs des centres d’examens FDA-CCIP au français de la santé ont été menées à l’attention de 22 enseignants formateurs pour « S’initier au français de la santé » ; et la formation de 32 autres était prévue en 2020 (mais a été annulée) pour « Enseigner le français de la santé et de l’humanitaire ».

Parmi les dispositifs de certification officielle de français qui ont été mis en place, on peut relever le master Mékong Pharma (convention tripartite entre le Vietnam, le Cambodge et le Laos mise en place et financée par la fondation Pierre Fabre), mais aussi des coopérations universitaires développées dans le domaine de la santé avec des acteurs locaux renommés, dans des perspectives de collaborations professionnelles (Institut Pasteur, Institut Mérieux, fondation Pierre Fabre) au Cambodge, et enfin, un accord universitaire pour le déploiement d’un diplôme de formation médicale spécialisée approfondie (DFMSA), en partenariat avec la faculté de Strasbourg.

Méthode LV2 NETADO.VN

De 2013 à 2017, l’OIF a accompagné le ministère de l’Éducation et de la Formation du Vietnam dans l’élaboration d’une méthode de français langue vivante 2 (LV2) contextualisée, destinée à l’enseignement du français langue étrangère au secondaire. Le premier manuel correspondant à la première année de collège a été validé par le ministère en 2017.  

Ce travail a été réalisé avec cinq concepteurs et trois rédacteurs nationaux nommés par le ministère, qui ont travaillé en collaboration avec deux experts mandatés par l’OIF, sous l’étroite supervision du CREFAP à Ho Chi Minh Ville et de la DLFCD à Paris.

Cette méthode, en lien avec le référentiel de compétences validé par le ministère de l’Éducation et de la Formation vietnamien, est inscrite dans un dispositif pédagogique plus large qui intègre de nombreuses ressources en ligne, gratuites et téléchargeables (fiches complémentaires comprenant des activités d’entraînement et d’autres activités pour la classe, notamment autocorrectives, et des animations) sur le site netado.vn.

Il s’agit là d’un produit très innovant pour le Vietnam mais aussi pour la Francophonie, dont les contenus proposés sont libres de droits afin de  permettre une plus large diffusion auprès des professeurs et des élèves. Ils seront également transférables et modifiables pour s’adapter à d’autres contextes d’enseignement.

Dans les systèmes éducatifs nationaux

L’apprentissage du français est principalement maintenu grâce aux pays membres de la Francophonie (le Cambodge, le Laos ou le Vietnam) mais aussi en raison d’importance d’effectifs d’apprenants dans des pays fortement peuplés tels que la Chine, l’Inde, ou le Japon, ainsi qu’un potentiel en Corée du Sud, membre observateur de la Francophonie depuis 2016.

Selon Campus France, la région Asie-Océanie constitue la principale zone d’origine des étudiants internationaux dans le monde, avec 1,9 millions d’étudiants en mobilité (dont 0,8 M de Chinois), soit 42% des étudiants en mobilité dans le monde.

A noter par ailleurs l’importance de la mobilité intra –régionale vers l’Australie, le Japon, la Malaisie, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande, principaux pays d’accueil des étudiants d’Asie -Océanie, dans une région où l’anglais s’est imposée comme langue de communication: une réalité que les universités francophones intègrent déjà dans leur stratégie d’attractivité.

Le nombre d’apprenants de FLE dans les systèmes éducatifs des pays de la région est également particulièrement important en Inde avec 490 000 apprenants (4/5ème dans le secondaire, et 1/5ème dans le supérieur), et en Ouzbékistan avec 230 408 (principalement dans le secondaire).

Coopération internationale pour l’apprentissage en français et du FLE

Il existe différents projets visant à soutenir la formation continue des professeurs de français. C’est le cas à Hongkong, par exemple, où deux formations annuelles sont proposée grâce à un partenariat entre l’ambassade de France et le bureau de l’Éducation. En Corée du Sud, les bourses SPCD (stage pédagogique) ont pour objectif le renforcement des compétences linguistiques et didactiques des professeurs de français dans le système national coréen.

En Chine, parmi les moyens déployés par la coopération bilatérale française au service de l’enseignement du et en français dans le système éducatif, on peut relever la mise à disposition de professeurs de français/DNL, via le programme Jules Verne, dans les sections pilotes de langue française et dans les lycées franco-chinois.

Au Laos, un FSPI vise à assurer la pérennité des classes bilingues francophones considérée comme filière d’excellence du système éducatif public lao. Le gouvernement français finance entre autres des bourses Avenir (cofinancement avec une filiale d’EDF) et Eiffel.

Au Vietnam, le ministère de l’Éducation et de la Formation a mis en place un Comité sur l’enseignement de la langue française en 2018 avec la participation de l’ambassade de France et des représentants de l’OIF à Hanoï. Ce comité a organisé des stages de formation pour les professeurs de français et les professeurs de matières scientifiques en français, ainsi que des formations aux ressources numériques pour tous les professeurs de mathématiques enseignant en français. Des mises à jour ont été réalisées pour des manuels bilingues vietnamien-français pour tous les niveaux et pour les matières qui font l’objet d’une formation bilingue. De plus, le ministère de l’Éducation et de la Formation et l’AUF ont signé, en 2019, un accord-cadre de coopération en faveur d’activités et de projets de coopération communs pour le développement de l’enseignement supérieur et de la recherche au Vietnam.

Répartition des effectifs des cours de FLE des instituts français par région en 2017

Apprentissage de FLE/FOS dans le supérieur

En 2022, l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) compte un réseau de 87 membres dans 12 pays de la région : Cambodge, Chine, Corée du Sud, Fidji, Indonésie, Japon, Laos, Mongolie, Myanmar, Thaïlande, Vanuatu, Vietnam, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française.

Les pays dans lesquels on récence le plus d’apprenants du français sont les pays membres, associés ou encore observateurs de l’OIF, à savoir le Cambodge, le Laos, le Vanuatu et le Vietnam ainsi que la Corée du Sud et la Thaïlande.

Le français conserve son attractivité grâce à son emploi dans les organisations internationales et dans les relations diplomatiques. En effet, des cours de langue sont dispensés aux diplomates et aux hauts fonctionnaires ainsi qu’aux divers ministères et services dd l’État. C’est le cas, par exemple, de l’Azerbaïdjan, où des formations sont proposées au service des douanes, au ministère de l’intérieur, au ministère des Situations d’urgence et à l’Armée. De même, au Cambodge, les hauts fonctionnaires reçoivent des formations en français à l’École royale d’administration. C’est aussi le cas en Corée du Sud, en Indonésie, en Malaisie, et à Singapour.

En ce qui concerne le français sur objectif spécifique (FOS), la langue française reste une langue économiquement attractive dans les domaines du tourisme, de l’hôtellerie et des affaires. Des parcours de formation à distance sont par exemple déployés en Indonésie à l’Alliance française de Bali (environ 15 apprenants) et à l’Institut français de Bandung (environ 20 apprenants). A noter, par ailleurs, que des formations en langue française destinées aux militaires et aux forces de maintien de la paix sont dispensées.

En Cambodge, une formation de renforcement des compétences en français, cofinancée par l’OIF et la coopération française, existe depuis 2017 et se développe, accueillant désormais 90 fonctionnaires d’administrations différentes chaque année.

Répartition des effectifs des cours de FLE des AF par région en 2017

LA FRANCOPHONIE UNIVERSITAIRE CHINOISE est très dynamique si l’on considère à la fois le nombre de sections et départements de français, leur rythme de croissance annuelle (qui ne ralentit pas : entre + 4 et +9 chaque année) ou encore le nombre total d’étudiants spécialistes de français, un record dans la région de l’Asie de l’Est et du sud-est. Autre preuve de ce dynamisme : l’existence de programmes et tests de langues nationaux, la variété et le nombre d’activités organisées chaque année à destination des étudiants (concours oratoires, de chansons, de blogues…). La mobilité étudiante internationale vers les pays francophones est également importante : les Chinois sont, par exemple, le premier groupe d’étudiants étrangers en France (ce qui explique le nombre très élevé de candidats aux TEF et au TCF en Chine). En parallèle, le nombre d’étudiants africains en Chine, en particulier francophones, augmente considérablement. 7 universités chinoises sont, par ailleurs, membres de l’AUF : l’Institut de diplomatie de Chine, l’Université de Wuhan, l’Université des Études internationales du Sichuan, l’Université Jiao Tong de Shanghai, l’Université médicale de Kunming, l’Université normale de Chine du Sud et l’Université Tongji. On pourrait compléter ce tableau en évoquant la recherche universitaire de haut niveau en français, notamment dans le cadre de cotutelle de thèses ou encore l’organisation chaque année ou presque de colloques, séminaires et formations en / sur le français.

Une progression importante de la demande de français s’observe donc en Chine, créant ainsi une dynamique forte pour son enseignement dans le supérieur notamment à travers l’ouverture régulière de nouveaux départements de français. Ainsi qu’en Inde, en constante progression dans les écoles privées du secondaire ainsi que dans les universités, pour répondre à des projets de mobilité internationale et professionnels.

Les associations de professeurs de français de la FIPF

Les enseignants sont réunis au sein de 23 associations (dans des pays extrêmement peuplés comme l’Australie, la Chine, l’Inde ou le Japon, , ,) elles-mêmes fédérées par la Commission de l’Asie Pacifique (CAP) de la FIPF.
Selon les données et éléments d’analyse collectés dans le Livre blanc de la FIPF, à l’exception des pays d’Asie du Sud-Est et du Vanuatu (qui dispense plutôt un enseignement du français en tant que langue seconde) il existe peu de contact direct avec l’espace francophone, et il s’agit d’un enseignement presque exclusivement de FLE.

Les associations qui réunissent le plus grand nombre de membres sont l’Australie (900) et le Japon (700) ou bien encore l’Inde, avec deux associations de 550 et 200 membres chacune. En Chine, les professeurs membres des associations membres de la FIPF sont regroupés au sein des départements de français, avec environ 1000 professeurs répartis dans 107 facultés. En Mongolie, la plus petite association de toute la zone, tous les professeurs de français sont membres de l’association (50 membres). En Thaïlande, il y a 530 membres, et on recense une centaine de membres à Taïwan.

Le centre régional pour l’enseignement du français en Asie-Pacifique : CREFAP

Les États et Gouvernements de l’Asie-Pacifique membres de la Francophonie sont le Cambodge, le Laos, le Vanuatu, le Vietnam (tous membres de plein droit de l’OIF), mais aussi la Nouvelle-Calédonie (membre associé), ainsi que la Corée du Sud et la Thaïlande (membres observateurs). Quel que soit le niveau de francophonie réelle de ces territoires, ils partagent les priorités de la Francophonie : diversité culturelle et linguistique, promotion de la paix, développement éthique et solidaire de l’économie, égalité femmes hommes, priorité à l’employabilité de la jeunesse, etc.

La programmation des activités du CREFAP tient compte des résultats de la grande consultation de la jeunesse pour la #Francophoniedelavenir qui s’est déroulée en juillet-août 2020. Les grandes lignes du plan d’action à rayonnement régional sont également élaborées en étroite concertation avec le réseau des correspondants nationaux et des ministères de l’Éducation des pays membres de la région.

Les trois grands axes retenus sont complémentaires :

  • le renforcement et la promotion de la place de la langue française dans les systèmes éducatifs et dans la société ;
  • le renforcement de la qualité et de l’attractivité des formations professionnelles et techniques à travers l’application de la pédagogie selon l’approche par compétences ;
  • la sensibilisation à l’entrepreneuriat et aux opportunités d’insertion professionnelle dans l’espace francophone.

En Asie du Sud-Est, pendant la période 2019-2021, quelques actions majeures sont à relever :

  • 3 formations régionales pour 180 enseignants formateurs ;
  • 6 stages de formation par pays touchant environ 400 jeunes enseignants par an ;
  • le développement d’une plateforme de formation à distance pour le renforcement des compétences linguistiques ;
  • la conception et la mise en œuvre d’outils de formation grâce à la nouvelle plateforme ;
  • des formations et ateliers de travail pour transférer l’expertise en production et utilisation des ressources libres en ligne (REL) à 70 enseignants de mathématiques en français ;
  • un séminaire de recherche-action régional regroupant plus de 100 enseignants-chercheurs francophones de la région ;
  • pour le Vietnam, environ 600 ressources des niveaux allant de la 6e à la 10e année ont été élaborées et recensées sur une plateforme.
oif_go_further_icoPour aller plus loin…