Afrique du Nord et Moyen-Orient

Le nombre d’apprenants de FLE en 2022

Retrouvez ici les données 2018

Préscolaire Primaire Secondaire Supérieur
Bahreïn 9 000 3 000 840
Egypte n.c. n.c. n.c. 1 702
Emirats arabes unis n.c. 66 500 1 619
Iran n.c. n.c. n.c. 150
Israël n.c. n.c. 15 700 3 670
Jordanie (a) n.c. 20 000 29 700 1 527
Koweït n.c. n.c. 10 000 900
Liban n.c. 503 853 n.c.
Lybie n.c. n.c. n.c. 2 338
Maroc 4 111 4 500 000 2 500 000 820 000 (b)
Oman n.c. n.c. 458 30
Palestine n.c. 5 800 15 700 1 350
Soudan n.c. n.c. 84 000 5 000
Tunisie n.c. 1 170 470 962 630 n.c.
Yémen n.c. n.c. n.c. 600

(a) 2021 ; (b) 2018

Note: sauf indication contraire, les effectifs sont donnés pour le public et le privé et l’année scolaire 2019/2020

Pays membres de l’OIF
Pays membre associé de l’OIF

Cette région comprend 5 membres de plein droit de l’OIF (l’Egypte, le Liban, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie) ainsi que deux membres associés (le Qatar et les Émirats arabes unis). La langue française y occupe une fonction de langue étrangère, mais bénéficie de dispositions juridiques privilégiées : langue d’enseignement aux côtés d’une ou de plusieurs autres langues (en Tunisie, au Maroc, en Algérie, en Mauritanie, au Liban et en Egypte), souvent dès le primaire, elle est aussi langue d’enseignement dans de nombreuses filières du supérieur.

Dans les pays du Maghreb, le français occupe une place particulière, même s’il n’est plus langue officielle depuis plus d’un demi-siècle. Il continue en effet d’être utilisé par une partie de la société, notamment les élèves et les étudiants ainsi que l’administration, au côté de l’arabe, langue officielle – parfois aux côtés des langues amazigh-tamazight-chelha, etc. – et reste également présent dans le monde du travail, les médias, le secteur du livre et la presse.

On peut noter que le Sommet de la Francophonie organisé en 2022 se déroulera en Tunisie, le pays d’Habib Bourguiba, l’un des pères fondateurs de la Francophonie institutionnelle (au côté de Léopold Sédar Senghor, d’Hamani Diori, ainsi que du Prince Norodom Sihanouk).

Il faut également rappeler la conjoncture actuelle de certaines zones où les conditions de vie et donc d’apprentissage dans les systèmes éducatifs sont fortement déstabilisées en raison de conflits (Irak, Syrie, Lybie) rendant difficile l’obtention de données fiables – loin des priorités des pays – mais préfigurant également de nouvelles réalités démographiques, linguistiques et éducatives dans des pays d’accueil de migrants tels que le Liban, notamment pour l’intégration dans le système éducatif des populations fragilisées.

ÉTAT DES LIEUX

Répartition des apprenants de FLE dans le monde en 2022

Retrouvez ici les données 2018

« LE FRANÇAIS EST UNE COMPÉTENCE RECHERCHÉE DANS LE MONDE UNIVERSITAIRE ET PROFESSIONNEL »

Le poids de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient s’explique, comme en 2018, par la position singulière qu’y occupe le français, ni langue officielle, ni langue principale d’enseignement, mais néanmoins présente dans la vie quotidienne d’une partie significative de la population, compétence recherchée dans le monde universitaire et professionnel et/ou langue utilisée dans l’enseignement de certaines disciplines dès le primaire parfois, dans le secondaire pour les matières scientifiques et dans certaines filières du supérieur.

Les évolutions

Le nombre d’apprenants de FLE dans la zone Afrique du Nord est stable, avec une légère croissance de 0,6%. Bien que cette zone soit passé de 46% à 44% des apprenants de FLE, elle reste très largement en tête sur l’apprentissage du FLE. Le français conserve une place importante dans les systèmes éducatifs (encore souvent dans le privé), notamment dans les pays du Maghreb afin de faciliter l’accès aux enseignements du Supérieur (souvent dispensés en français). La langue française est également une compétence recherchée dans le monde professionnel, ou encore pour permettre d’entreprendre une mobilité étudiante vers les universités et écoles francophones.

Français professionnel : L’IF en Tunisie propose des parcours (en présentiel et en ligne) de formation en français professionnel à l’attention d’entreprises publiques et privées en français des affaires (STEG, Auxiliance Tunisia, TALAN), ainsi que les certifications DELF PRO B2, DFP B2 et C1 ; des universités privées (Sfax) en français des affaires également (Technopole); des institutions nationales (gendarmerie, armée, en cours de négociation) pour du français de spécialité et les certifications du DELF-DALF; des établissements publics (ENA, Mairie de Tunis) en français des affaires et pour les certifications DELF-DALF/DFP. Il propose également des cours tous publics et des sessions de français professionnel au Petit Carnot (en français des affaires, français de communication professionnelle orale, français du secrétariat, français des relations internationales et cours de préparation au TEF) et des cours individualisés en français des affaires et des relations internationales.

Dans les systèmes éducatifs nationaux

Dans les pays du Maghreb, la langue française, bien que n’étant pas officielle, reste inscrite dans le primaire ou le secondaire (aux côtés de l’arabe, de ses déclinaisons dialectales ou langues nationales dite parlées), et se développe dans le privé et dans l’enseignement supérieur, pour accompagner les projets de mobilités étudiantes, professionnelles- notamment commerciales- à l’international.

« LA LANGUE FRANÇAISE REPRÉSENTE UN POIDS DANS LES SYSTÈMES ÉDUCATIFS DE LA RÉGION,
NOTAMMENT DANS LE CADRE DE DISPOSITIFS D’ENSEIGNEMENT BILINGUES QUI SE STRUCTURENT »

Un fort intérêt pour l’apprentissage du FLE se manifeste dans les systèmes éducatifs en Tunisie, en et au Maroc, qui compte à lui seul plus de 7 millions d’élèves, principalement dans le primaire et le secondaire. Et se démontre également par un nombre de candidats aux versions jeunes public du DELF en constante progression : des sessions du DELF scolaire sont d’ailleurs parfois proposées dans le cadre d’une convention avec le ministère de l’Éducation (au Maroc, en Israël, en Jordanie, à Oman, et dans les territoires palestiniens).

Le dynamisme de la région Afrique du Nord – Moyen-Orient est indiscutable, réunissant à elle seule 44% des effectifs de FLE avec presque 15 millions d’apprenants. Avec 9 837 391 apprenants sur la zone Afrique du Nord – Moyen Orient, c’est l’Algérie (7 187 776 élèves), le Maroc (1 415 505 élèves) et la Tunisie (550 000 élèves) qui comptent le plus gros contingent de français. La décision d’Alger d’arabiser progressivement l’enseignement – donc le défranciser – risque tout de même à terme de faire considérablement baisser le poids du français dans la région.

Si le français est en hausse dans six pays – Bahreïn, Emirats Arabe Unis, Israël, Koweït, Maroc et Qatar – il recule dans cinq autres pays – Algérie, Irak, Jordanie, Liban, Turquie. Il faut aussi noter que si en Tunisie il ne recule pas en nombre d’apprenants, le niveau de maitrise du français est en très forte baisse.

Ces évolutions confirment le poids que représente la langue française dans les systèmes éducatifs de la région, notamment dans le cadre de dispositifs d’enseignement bilingues au Liban qui tend d’ailleurs vers le trilingue dans le Supérieur.

Apprentissage de FLE/FOS dans le supérieur

 Dans le supérieur, la zone Afrique du Nord – Moyen Orient comptabilise 205 Universités membres de l’Agence Universitaire de la Francophonie. Là encore, c’est l’Algérie qui constitue le plus gros réservoir de francophones – avec 581 439 étudiants. Il faut noter que le français continue d’être une langue utilisée pour les matières scientifiques, notamment au Maroc où il est la langue d’enseignement pour 47% des effectifs des cursus « scientifiques et technique » et en « économie et gestion » ou en Tunisie, puisque langue d’enseignement pour l’ensemble des filières scientifiques – idem pour l’Algérie.

On peut souligner la vitalité du réseau francophone dans le supérieur avec des exemples comme le Maroc, où 28 431 étudiants poursuivaient leurs études en français en France en 2018, 1 471 au Canada, 999 en Roumanie, 981 au Sénégal, 2 343 au Mali, 1 344 en Côte d’Ivoire, 1 337 en Guinée et 1 217 au Congo. Ce faisant, ils permettent de faire véritablement vivre la francophonie dans le supérieur.

La Turquie, loin derrière les Etats du Maghreb, dispose de 26 universités ayant au moins un département de français, regroupant 2 227 étudiants et une quinzaine d’autres universités disposant d’un enseignement totalement ou partiellement francophone comptabilisant plus de 5300 étudiants. Israël et les territoires palestiniens sont aussi bien placés, avec respectivement 3 500 et 2 120 étudiants en FLE.

Coopération internationale pour l’apprentissage en français et du FLE

Le nombre de candidats aux certifications de français atteste bien de l’intérêt que les projets de mobilité universitaire et professionnels – notamment pour les affaires- représentent pour le public, tout comme la progression importante du nombre de candidats aux diplômes officiels du DELF-DALF – disponible dans une dizaine de pays – plus particulièrement pour les versions « jeune public ».

Les mobilités vers la France des étudiants- principalement originaires du Maroc, d’Algérie, de Tunisie- (des pays qui accueillent de plus en plus de mobilités étudiantes intracontinentales et de populations migrantes) sont en constante évolution, et représentent les plus grandes cohortes du continent africain.

Le français est donc bien une compétence recherchée dans le monde universitaire et professionnel dans nombre de pays de la région, malgré les difficultés liées rencontrées par les étudiants (niveau linguistique insuffisant au moment d’aborder l’enseignement supérieur) et par les équipes pédagogiques (outils et méthodologie à adapter aux réalités de l’apprentissage du FLE).

La Francophonie universitaire s’emploie d’ailleurs à venir en appui à l’enseignement en langue française, à travers la consolidation des départements d’études françaises et les centres de langues, la professionnalisation des programmes, le renforcement des compétences du corps professoral, etc.

En outre, les systèmes de coopérations visant à former des professeurs de français se multiplient – ils sont disponible au Bahreïn, au Emirats Arabe Unis, en Irak, au Koweït, au Liban, au Maroc, dans les territoires palestiniens, en Tunisie et en Turquie. Ces programmes peuvent prendre la forme de formations, de mise à disposition de contenus pédagogique, de renforcement des capacités en français ou encore avec des programmes de bourses-missions-invitation.

« DES DIFFICULTÉS LINGUISTIQUES RENCONTRÉES PAR LES ÉTUDIANTS
AU MOMENT D’ABORDER L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR »

La coopération française soutient des parcours de formation en français spécifiques déployés à l’attention de 10 médecins par an dans le cadre du programme Médecins du Golfe ; et soutient depuis plusieurs années la formation en français de membres de la garde nationale. Elle œuvre également à l’accréditation des écoles militaires françaises, où se rendaient jusqu’à récemment (et depuis 1996) plusieurs centaines de cadets koweïtiens. Plus récemment, des demandes de formation pour les futurs magistrats au sein de l’Institut d’études juridiques et judiciaires, ainsi que pour les diplomates au sein de l’Institut diplomatique, ont été formulées, ainsi que des demandes plus ponctuelles du ministère de l’Intérieur, qui envoie, depuis 2020, une demi-douzaine de ses cadres étudier le droit en France.

Lors de la visite du roi de Bahreïn en France en 2019, un mémorandum dans le domaine de l’éducation dans l’enseignement supérieur a été signé avec le ministre de l’Éducation, fixant comme objectif la création d’un diplôme supérieur de langue française reconnu par les autorités bahreïniennes comme diplôme d’enseignement à l’UoB

L’INSTITUT DE LA FRANCOPHONIE POUR L’INGÉNIERIE DE LA CONNAISSANCE ET DES FORMATIONS À DISTANCE (IFIC)

L’IFIC, institut international de l’AUF créé à Tunis en 2012, a pour mission principale de répondre aux nouveaux défis de l’enseignement numérique francophone, et de participer au développement et à la modernisation des systèmes éducatifs partout dans le monde, en lien étroit avec les établissements membres de l’AUF.

Ses actions s’inscrivent toutes dans une dynamique d’innovation, qu’il s’agisse de la formation et de la sensibilisation, du conseil et de l’expertise, ou de la recherche et de la veille : en interaction avec les CNF et les universités partenaires, l’institut organise et coordonne, sur des sujets en rapport avec ses domaines d’intervention, des webinaires, des barcamps, des ateliers TeduX, et des formations de formateurs, en présentiel ou non, mais accompagne aussi les porteurs de projets en matière de formation ouverte et à distance, et de CLOM. L’IFIC est en outre chargé de la mise en œuvre du métaportail IDNEUF de ressources éducatives libres. Dans le domaine de la recherche, l’IFIC soutient des projets et des dispositifs novateurs dans le domaine du numérique éducatif.